Le deuil désigne à la fois l’état dans lequel nous nous trouvons et le chagrin que nous ressentons. Nous connaissons une immense peine mais nous devons également trouver la force de porter le deuil.
Cela nous amène forcément au travail de deuil, qui consiste à nous faire passer par une période d’immense chagrin. La personne n’est plus là, elle ne le sera plus jamais. Il faut s’en détacher peu à peu et garder en tête les souvenirs, les revisiter. Seuls les souvenirs sont encore là, les projets et rêves avec le défunt ne verront pas le jour.
Mais avant d’en arriver au travail de deuil, plusieurs étapes devront d’abord être traversées pour véritablement intégrer la nouvelle de la disparition de l’être cher :
La première est l’acceptation de la perte. En tant qu’êtres humains, nous connaissons notre mortalité. Nous savons, dans un coin de notre tête, que nos proches sont amenés à disparaître. Mais nous repoussons cette éventualité car nous ne pouvons pas vivre en pensant sans cesse que nous allons mourir ou que nos proches décéderont un jour. Au moment où cela arrive vraiment, lorsque nous perdons un être cher, un véritable choc se produit en nous. Nous n’arrivons pas à y croire et nous nous retrouvons complètement dépourvus face à la situation.
Progressivement, nous nous dirigeons vers la seconde étape du deuil, la révolte contre la perte, contre l’inexorable. Il faut environ 24 heures après le décès de la personne pour comprendre qu’elle est partie définitivement. Nous sommes alors submergés par des questions de tout type « Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi moi ? ». Et cela entraîne une dépense d’énergie physique et mentale considérable.
Cet état de fatigue amène inexorablement à la troisième étape du deuil, la dépression due au laisser-aller des tensions physiques et psychologiques. Celle-ci est pourtant nécessaire pour pouvoir récupérer son énergie plus tard.
Malgré la normalité de cette dépression face au deuil, beaucoup de personnes ressentent de la honte ou se sentent coupables d’être comme ça. Elles pensent qu’elles n’ont pas le droit d’être triste car, de nos jours, la tristesse est mal acceptée auprès des amis ou dans les milieux professionnels. Alors, pour contrer le ralentissement psychomoteur, la difficulté à prendre des décisions ou encore la chute du dynamisme naturel, l’on recourt à des artifices tels que les antidépresseurs. Mais ces derniers ne doivent en aucun cas être pris de manière systématique. La souffrance fait partie de l’étape du deuil et il faut passer par là pour pouvoir progressivement accepter la perte irréversible.
Bien heureusement, la dépression a une fin, même si cela nous parait improbable au moment où nous la subissons. De nouveaux projets voient alors le jour, c’est l’étape de la récupération. Et même si cette étape est entrecoupée de « retours en arrière » aux moments charnières comme l’anniversaire du décès ou Noël, nous avons la possibilité de clore le travail de deuil un jour. Pour cela, il faudra arriver à intérioriser la personne disparue, à la faire subsister sous forme de souvenirs. À la fois comme le personnage d’une histoire définitivement close mais aussi comme un proche bon et parfois moins.
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